Le chef de l’État
béninois évoque, à différente étape de sa tournée nationale, plusieurs sujets
relatifs à sa gouvernance entre 2016 et 2020. De cet exercice assimilable à une
précampagne, il en résulte que Patrice Talon mène désormais, une double vie
sociopolitique obligatoire ; celle de l’explication et celle de la
justification ; ce qui n’a rien à avoir avec le motif annoncé à l’entame
de ce périple.
Par
Anicet TIDJO
Parti pour rendre compte
de sa gestion dans 54 communes du Bénin, le président de la République du Bénin
s’est vu dans l’obligation de presque tout expliquer et de tout justifier. Et pour cause, il en a conscience que tout ne
s’est pas bien passé comme convenu.
Au cœur de toutes ses
interventions, la morosité économique et la réduction drastique du train de vie
au Bénin. Pour lui, c’est la non-circulation de l’argent sale, celui de la
corruption explique le fait. Au banc des accusés, les ministres, les députés,
les directeurs généraux, les maires et autres qui selon lui, profitaient de ses
ressources dites corruptives pour s’adonner à la polygamie. Aussi, a-t-il
expliqué et justifié son expression “serrer les ceintures “; la présence
permanente du Bénin sur le marché d’emprunt et quelques postures de son régime.
Les
promesses “taloniques“ inattendues
Ce sont les malvenues
qui n’ont même pas leur place dans cet agenda de compte rendu. C’est malheureusement l’occasion choisie par
le chef de l’État pour promettre notamment, une élection présidentielle
inclusive ; le récépissé d’existence légale au parti d’opposition, “Les
Démocrates“ et ses bonnes intentions en faveur de la paix au Bénin. Ce faisant,
d’aucuns ont simplement compris qu’il maîtrise mieux que quiconque, les
dossiers politiques en instance.
Le
bilan attendu du président Talon
En sa qualité de
président de la République, Patrice Talon a le devoir républicain de rendre
compte de sa gestion conformément à sa mission régalienne prescrite par la
Constitution, se résumant à la sécurité des biens et des personnes et à la
redistribution de la richesse nationale.
Le point sur la sécurité
des biens et des personnes entre 2016 et 2020, Talon en fait fi ! Des
choses ont été faites en bien sur ce plan, mais les échauffourées postélectorales
d’avril 2019 peignent en noir, ce bilan. Car, dégâts, il y en a eu : des
pertes en vie humaine et la destruction d’édifices publics. À défaut d’un
point, Patrice Talon se contente d’un pardon qui n’a visiblement plus sa place. Et s’il n’avait plus en viseur sa
réélection ?
Certes, on relève de sa
gestion, la réalisation des routes à travers le projet asphaltages du programme
d’action du gouvernement ; la construction des marchés ; la
rénovation de certains points stratégiques des villes ; la fourniture de
l’énergie électrique ; la disponibilité de l’eau potable, la construction
des stades omnisports et autres qui font tous partie intégrante de la
redistribution de la richesse nationale.
Ces efforts sont
méritoires, mais restent insuffisants en raison de plusieurs fléchissements.
Allusion faite à la non-disponibilité –selon le président Talon- de “moyens
pour confiner “ les citoyens béninois, lors de la crise sanitaire accentuée de
la Covid-19. Il faut que les populations se portent mieux afin de pouvoir
circuler sur les nouvelles routes construites. Les sportifs, il faut qu’ils
soient en forme physiquement afin de jouer sur les stades. La santé n’a pas de
prix et aucun régime n’a le droit d’investir toutes les ressources financières
collectées dans les infrastructures routières, abandonnant le soin de ses
citoyens en période de crise sanitaire.
C’est à leur du bilan
que le président Talon s’adonne à des explications et à des justifications à
dormir debout. Aussi, il promet davantage au plan politique et chose curieuse,
il juge opportun de se réconcilier avec Thomas Boni Yayi qui depuis, 2012 à
rang d’adversaire à son égard. Ces indices confirment pour plus d’un, les
perspectives d’une réélection avec ou non, des dégâts. Cette présidentielle est
loin d’être un combat gagné de l’avance pour le candidat Talon et ses hommes.
TAC