Les
candidatures indépendantes à la présidentielle de 2021 au Bénin sont sous la réserve
de la modification de l’article 132 du nouveau code électoral relatif au
parrainage des candidatures. Concerné, le candidat Joël Aïvo rassure ses
potentiels soutiens que ce verrou sera levé quel que soit le prix, mais n’entame
aucune procédure légale pour y arriver et c’est ce à quoi, Me Adrien Houngbédji
donnerait sa caution morale après avoir œuvré à l’élaboration dudit code peu
démocratique.
Par
Nicole HADAGBA
Le Bénin est habitué à enregistrer
des candidatures indépendantes en plus de celles présentées par des partis
politiques à chaque élection présidentielle. La particularité de la
présidentielle de 2021 est que seuls, les partis politiques peuvent présenter
de candidats, selon le code électoral en vigueur. Et c’est ce qui gène puisque le
jeu démocratique semble être fermé alors qu’il y a assez de potentiels
candidats à la succession du président béninois, Patrice Talon. L’universitaire
Joël Aïvo dont la candidature ne peut visiblement pas être portée par aucun des
partis en règle aurait le soutien naturel du président Adrien Houngbédji aux
côtés de qui il a presque fait toute sa carrière politique.
Le
paradoxe et l’irrationalité
Pour avoir œuvré de
toutes ses forces et moyens à l’élaboration de l’actuel code électoral qualifié
du “pis“ en Afrique par Boni Yayi, Adrien Houngbédji devrait d’abord et avant
tout, indiquer la voie de la modification en toute légalité à son aspirant.
Car, il faut être sûr de la recevabilité de son dossier avant de déclarer sa
candidature. Le régime en place a également ses candidats et en l’état, ce code
voté par le peuple et par le truchement des députés élus, l’arrange et donc, il
n’est pas tenu de lever ce verrou qui sauté, peut lui être fatal.
La lecture des postures
politiques actuelles, montre clairement que le régime talon tient à une classe
politique apurée avec à la clé, la mise à l’écart des candidatures d’affaires
et fantaisistes. Dans ce contexte, il est clair que même si le code subit un éventuel
réajustement, ce n’est pas pour favoriser une pléthore de candidature comme l’accoutumée.
C’est dans cette
atmosphère de possibilité compressée et restreinte que des opposants au régime
en place rassurent de la levée par forcing dudit verrou. Une chose inadmissible
et inconcevable du côté de la mouvance. Du coup, on se demande la raison pour
laquelle Houngbédji, homme de droit, soutiendrait une candidature illégale qui
ignore la procédure légale ? Mieux, il connait Talon que quiconque et
devrait prodiguer de sages conseilles à son candidat au lieu de l’envoyer à l’abattoir
politique. Soulever le peuple contre un pouvoir à qui ils ont donné toute la légalité
par les lois actuelles n’est que lutte vaine. Le président Houngbédji qui,
jusqu’à preuve de contraire reste en plus de son PRD, un soutien au régime talon,
le sait aussi bien. Au passage, il doit officiellement annoncer son retrait des
soutiens à Talon, s’il a effectivement donné son quitus à la candidature de son
poulain.
Si l’opposition pense
lever ce verrou par la rue, il n’y aboutira pas et Me Adrien Houngbédji dans
son parcours politique, n’a jamais cultivé la violence. Ceci dit, pour une
candidature sûre, le candidat indépendant Aïvo doit d’abord passer le cap de la
légalité et c’est à travers le dialogue et la négociation. Si aujourd’hui un
politicien se sent brimer sous le régime Talon, c’est qu’hier, lui-même avait
donné le bâton pour se faire abattre. C’est cette même classe politique qui a
tout favorisé au président Talon et à son pouvoir.