Un drame environnemental
se joue dans les villages de Djèrègbé et de Djèrègbé- Houèla, dans la commune
de Sèmè-Podji avec la réouverture annoncée des carrières de sable jaune. Les
populations, conscientes des désagréments environnementaux que cette
exploitation de sable pourrait engendrer sur leur cadre de vie lancent un SOS
au ministre en charge du cadre de vie, José Tonato ainsi qu’au chef de l’État,
Patrice Talon, afin que cesse cette imposture que l’on voudrait leur infligée
ainsi qu’à leurs progénitures.
VOICI
LEUR CRI DE DÉTRESSE
Chef-lieu
d’arrondissement qui porte son nom, Djèrègbé est un village-carrefour des
villes de Cotonou et Porto Novo et la voie donnant accès à la localité Owodé,
frontière du Nigéria. Suite aux élections communales, municipales et locales de
2015, le village de Djèrègbé a été scindé en deux unités administratives
locales à savoir Djèrègbé et Djèrègbé-Houèla.
Zone de prédilection de
terre jaune, on y retrouve à ce jour plus de 8% de sa superficie totale
(environs 50 ha), impropres à l’habitat, dus à l’exploitation des carrières de
sable jaune pour divers travaux depuis environ 6 décennies; un véritable
désastre environnemental. La présence de ces trous constitue un obstacle majeur
aux travaux de lotissement en cours dans les deux villages et a par ailleurs
induit l’application des coefficients de réduction très élevés (Supérieur à 40%
pour la tranche B) sur les parcelles. Sans avoir profité spécifiquement de
l’exploitation de la terre jaune dans le village de Djèrègbé, la grande
majorité des présumés propriétaires terriens en paie donc le prix aujourd’hui
avec un tel coefficient de réduction.
C’est bien d’exploiter
les carrières de sable pour la réalisation des travaux routiers, qui faut-il le
rappeler, sont nécessaires pour le développement économique du Bénin, mais les
coûts sociaux, économiques et environnementaux pour les populations de Djèrègbé
sont déjà assez élevés et compromettent les générations futures.
Cette situation se
trouve aggravée par l’extension récente à la terre de l’exploitation du sable
lagunaire par l’entreprise "UNIVERSAL CARRIERES dans Djèrègbé-Houèla,
compromettant le plan de voirie des quatre tranches de ladite localité déjà
validé par la Préfecture entre 2011 et aout 2018. C’est dans ce contexte qu’une
nouvelle tentative de reprise d’exploitation de sable jaune est en cours comme
si la situation environnementale des villages de Djèrègbé n’était déjà pas
assez critique.
Selon la constitution du
Bénin du 11 décembre 1990, l'environnement est un droit constitutionnel. Elle
dispose en son article 27 que « Toute personne a droit à un environnement sain,
satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'État veille à la
protection de l'environnement. » ; et la loi N° 98-030 du 12 février 1999
portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin définit les bases
de la politique en matière d’environnement et organise sa mise en œuvre en
application des décrets y afférents et les dispositions des articles 27, 28,
29, 74 et 98 de la constitution de la République du Bénin.
Les populations de Djèrègbé et de Djèrègbé-
Houèla ont droit à un environnement sain. C’est pour cette raison et pour
permettre un lotissement dans des conditions satisfaisantes pour les
populations, que la journée de réflexion tenue en octobre 2005 a recommandé un
arrêt définitif de l’exploitation des carrières de terre jaune sur toute
l’étendue du village de Djèrègbé. Cette décision est mise aussitôt en exécution
sous la responsabilité du comité de suivi de la journée de réflexion, lequel
comité qui plus tard a passé la main aux deux associations de Développement et
à leur union.
Nous en appelons donc à
la conscience et à l’esprit de citoyenneté des autorités politiques à divers
niveaux, des départements ministériels techniques concernes (cadre de vie et développement
durable ; mines et eau), de l’agence béninoise pour l’environnement (ABE), des
entrepreneurs et des prestataires de services ; pour sauvegarder le cadre de
vie des populations des villages de
Djèrègbé et Djèrègbé houéla et consolider la dynamique en cours dans les 2
villages en empêchant la tentative de reprise de l’exploitation de la terre
jaune dans Djèrègbé et Djèrègbé houéla »
Signés
:
-
Association de développement de Djèrègbé
-
Association de développement de Djèrègbé houéla